L’article de Laure-Emmanuelle HUSSON, pour Challenges relaye une étude iconoclaste menée par Convergex, cabinet d’études américain, sur le comportement de consommation des générations nées entre 1980 et 2000 ( « les millenials »). Dans cette étude, ce cabinet tisse des liens directs entre la déflation observée (recul de l’indice des prix aux Etats-Unis et dans la zone Euro) et les comportements de consommation de cette génération (tournée vers l’économie collaborative et les nouvelles technologies) et de conclure que cette déflation est le signe d’une bonne économie !

En effet, il constate que ces nouvelles générations ont un comportement déflationniste face aux produits de consommation classiques, et un comportement très inflationniste vers les prestations de service qui leur permettent de se dégager des tâches de gestion quotidienne. Ainsi, ils se tournent vers l’usage plutôt que la propriété, la location plutôt que l’achat, l’internet plutôt que les magasins physiques, s’abonnent à des services illimités de téléchargement de musique et de films pour le prix d’un CD ….. et à contrario ils n’hésitent pas à faire appel à des sociétés de services pour se libérer des tâches quotidiennes (livraison des repas, ménage…), et à dépenser davantage (voyage,restaurant …) pour rester fidèles à leur image sur les réseaux sociaux. C’est un changement de paradigme à intégrer dans le modèle économique.

En décalant le regard et en sortant de la sphère économique, il n’est pas inutile de s’interroger sur les comportements inflationnistes et déflationnistes que ces jeunes développent vis à vis de la vie publique, de leur implication dans la vie locale, de la forme de cette implication, de leur usage des services publics …N’y aurait-il pas aussi de nouveaux paradigmes induits pour le secteur public ?