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Quelle ironie du sort, alors que les communes du département des Alpes Maritimes font face à un événement climatique sans précédent, mobilisant des centaines d’agents communaux, départementaux aussi, pour venir en aide à des familles qui ont tout perdu, on ne compte plus les rapports et autres déclarations, savamment orchestrés par la presse, sur le prétendu cout pour la Nation des agents territoriaux.

Depuis bientôt 2 semaines les employés municipaux des communes les plus touchées du Département se relaient au chevet des familles sinistrées pour les accompagner et les écouter, mettant parfois en péril leur propre santé.

Difficile dans ce contexte déjà compliqué pour de nombreux agents territoriaux, qui ne sont pas les mieux lotis de la fonction publique, d’entendre de la part d’élus, de leaders d’opinion ou de magistrats, qu’ils coutent trop chers, qu’il ne faut plus les remplacer, que la formation qui leur est proposée doit être réduite, qu’ils doivent être mutualisés, tout cela sans autres égards que celui de rappeler que nous avons la sécurité de l’emploi !

Il suffit de lire les conclusions du Rapport de la Cour des Comptes sur les finances publiques locales paru le 13 octobre, pour comprendre à quel point les fonctionnaires territoriaux sont devenus la variable d’ajustement des politiques publiques dans notre pays. Les magistrats proposent tout de même de ne plus remplacer aucun départ en retraite, sans mesurer les conséquences sur le niveau du service public rendu à la population, mais peut-être est-ce inutile !

Il suffit également de lire la réponse de Madame La Ministre de la Décentralisation et de la Fonction Publique au président du CNFPT François DELUGA, qui n’a pas tardé à lui répondre, quant à la diminution annoncée et orchestrée de la cotisation versée par les employeurs territoriaux pour assurer les formations des milliers d’agents. Ce n’est pas digne des enjeux futurs sur la professionnalisation des parcours individuels dans un contexte qui se complexifie.

Des voix s’élèvent pour dénoncer ces attaques incessantes, celle d’abord du Président du Conseil Supérieur de la Fonction Publique Territoriale, Philippe LAURENT, également à la tête d’une administration locale, la commune de SCEAUX. Il sait combien les agents territoriaux sont indispensables à l’équilibre de notre pays et à la présentation de son modèle social.

Les associations professionnelles réunies au sein de l’Entente des Territoriaux ont également dénoncé la diminution de la cotisation du CNFPT, rappelant la nécessité de préserver les actions de formation.
En attendant, malgré les tensions et la fatigue qui s’accumulent dans les équipes, les agents continuent à répondre présents quand il faut se mobiliser pour protéger la population, mais tout cela est-il pérenne ?

On le croit car les agents territoriaux le valent bien, ils ne sont pas mieux que les autres, mais cessons de les caricaturer et d’en faire les boucs émissaires de tout un système économico-institutionnel complètement grippé aujourd’hui dans notre pays.