On connait depuis longtemps déjà le concept de résilience individuelle, vulgarisé en France par le psychiatre et psychanalyste Boris CYRULNIK, cette capacité des personnes à traverser des moments difficiles, ou à faire face à un stress.

Depuis quelques années également, les phénomènes de résilience sont étudiés de près par tous ceux qui aspirent à un monde soutenable et durable, en tant que capacité d’un écosystème à retrouver un équilibre après avoir subi une perturbation majeure. La résilience écologique est une réponse à la crise environnementale.

Les organisations sont également des écosystèmes, traversés de crises et de transformations, elles sont formées d’individus (identités individuelles) qui interagissent avec le groupe pour former l’identité organisationnelle, fondée sur le management, la structure (l’organigramme) et la stratégie (les processus, le système de pensée).

Le concept de résilience organisationnelle prend tout son sens dans les collectivités territoriales pour accompagner les transformations qui bouleversent notre environnement institutionnel, nos pratiques professionnelles, le contexte dans lequel nous exerçons nos métiers de plus en plus contraint et contingent, en quête de sens.

Les apports de la résilience organisationnelle se situent aussi dans la capacité de l’organisation à mettre en place les outils individuels et collectifs qui permettront aux agents de traverser les perturbations, de rebondir et d’éviter ainsi les dégâts causés par le stress, la démotivation et la dégradation de la qualité de vie au travail.

Ces approches ne constituent pas des baguettes magiques, ou des solutions miracles pour surmonter les crises multiples qui transforment nos collectivités territoriales ; elles sont en revanche de puissants leviers pour changer notre regard sur notre environnement et sur nous-mêmes, pour nous redonner des marges de manœuvres, identifier les injonctions paradoxales que nous connaissons bien, court terme, long terme, excellence du service public avec moins de moyens….plutôt comme des changements de paradigmes.

La force de la résilience organisationnelle c’est de considérer les transformations des organisations sous un angle positif, dynamique, dans toutes leur complexité au sens défini par Edgar MORIN, afin d’éviter de tomber dans les pièges des prophéties auto réalisatrices qui polluent en permanence nos actions !

Les quelques idées développées rapidement dans cet article s’appuient sur le contenu du stage mis en place à l’INET « transformation des organisations, une approche par la résilience », animé par le Consultant Sylvain DELARUE avec l’intervention d’un spécialiste de la résilience organisationnelle, Gilles TENEAU, dont les travaux de Docteur en Sciences de gestion et d’enseignant au CNAM se sont élargis aux questions qui touchent à l’individu dans son milieu professionnel.

Pour en savoir plus, rendez-vous à l’INET pour les prochaines sessions de ce stage programmées en 2015 ou sur le site dédié à la résilience organisationnelle.